Alizée Armet est une artiste française basée au Pays Basque (FR) et Paris.
Démarche artistique
Elle a développé une manière d’interagir avec son environnement. Elle est née avec Internet. Les images, la perception de la nature l’ont toujours intrigué. Elle constate que l’Homme modifie son environnement. Elle en est arrivée à l’idée que la nature n’existe plus puisqu’il l’a façonnée à son image. Dans sa pratique, elle opte pour une pensée dite «Post digital». C’est le mélange d’une idée populaire à celle de la technologie, sans être de l’art dit « numérique ». Il s’agit pour elle de comprendre le monde d’aujourd’hui où le digital, l’univers d’Internet, est omniprésent. C’est aussi une tentative de créer des formes, des pensées créatives avec le digital sans en être adsorbé par lui. La notion d’archives a toujours été présente dans ses créations. La présence des Data Centers à travers le circulationnisme, l’interroge. Ses travaux prennent régulièrement la forme d’installations interactives. Elle porte également un regard sur la société de consommation. Elle essaie de décrypter comment la pratique artistique peut cohabiter avec cette société. La Prosommation, la consommation des images par les artistes est quelque chose de récurrent aujourd’hui et qu’elle questionne.
Sa proposition plastique : « Immortels animalcules » - ferme Mialocq . http://alizeearmet.com/ImmortelsAnimalcules.html
« Immortels animalcules » est une tentative de reconstruction du microbiome des intestins d’un Homme préhistorique. L’artiste va recréer à l'échelle agrandie un échantillon de bactéries en laine feutrée ; une culture à ciel ouvert hors laboratoire. La matière, le volume permettent de s'approcher de la pilosité de la bactérie. Les bactéries ainsi représentées iront de 5 cm à 2 m de longueur. Il s’agit là de questionner l’impact de notre alimentation sur notre corps depuis que nous avons appris à cultiver et à transformer les aliments. La laine feutrée est un matériau liée à l’agriculture, elle est issue du mouton. Travaillée à l’aiguille ou par la technique du feutrage à l’eau chaude, les sculptures pourront subir des changements au cours des 3 mois d’exposition liés aux conditions climatiques. Cela permet le parallèle avec l’évolution des bactéries présentes dans nos intestins, l’altération de certaines et la disparition d’autres. En effet, des scientifiques ont étudié des excréments fossiles à travers le monde. Ces études révèlent que les Hommes vivants dans des pays industrialisés ont perdu certaines bactéries encore présentes chez ceux des Africains, des Malawiens, des gorilles et des chimpanzés. L'évolution des régimes alimentaires et l'utilisation des antibiotiques auraient produit ces changements. « L'homme de Neandertal aurait été un écolo ». Ce que dit Marcel Otte, historien Paléo-anthropologue, intéresse l’artistes dans sa comparaison avec notre agriculture moderne. Qui est le plus responsable, le plus accord avec la nature ? Les bactéries sont des indicateurs de l'évolution de notre agriculture, de notre santé. Ceux sont des fossiles vivants, résistants.
« Immortels animalcules » est une forme d’archéologie du vivant.